En microéconomie on apprend que le marché du travail permet d’établir le salaire d’équilibre. Si il y a beaucoup d’offreurs (les travailleurs offrent leur travail) alors mécaniquement le salaire est orienté à la baisse. A contrario, si la demande de travail par les entreprises ou administrations augmente, alors le salaire d’équilibre a tendance à augmenter. Mais cela est sans compter avec l’État qui joue un rôle clé dans la régulation salariale avec des lois qui régulent le salaire. L’exemple canonique est le Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance fixé par l’État selon des critères bien définis comme par exemple le niveau de l’inflation. D’autre part, les négociations entre les partenaires sociaux, c’est à dire les syndicats des travailleurs et les organismes patronales, déterminent aussi le niveau salarial pour plus de 15 millions de salariés. Les contrats de travail doivent alors reprendre les caractéristiques définies lors des Conventions Collectives, c’est à dire les règles de travail établies pour un secteur, une branche professionnelle.
Deux groupes d’élèves de T.ES du lycée La Colinière ont joué les partenaires sociaux lors d’une Convention Collective fictive. Chaque groupe de trois ou quatre élèves avait l’objectif suivant: vous devez participer à la Convention Collective visant à établir la nouvelle grille salariale dans la grande distribution en 2014 (les documents distribués reprenaient les chiffres de la grille salariale 2013). Les groupes doivent se fixer des objectifs vis-à-vis des augmentations salariales et trouver l’argumentation appropriée.
Action avec le premier groupe! A ma droite les représentants des salariés et à ma gauche ceux du patronat.
Les représentants du patronat sont mordants. Ils s’appuient sur les mauvais résultats de certaines grandes enseignes de la grande distribution en 2013 pour réclamer un gel des augmentations en 2014. En face, les représentants des salariés sont trop atones et acceptent finalement l’augmentation minimale de 1% qui correspond au niveau de l’inflation. Les salariés des grandes surfaces ne réaliseront pas d’augmentation du pouvoir d’achat.
Action avec le deuxième groupe! .
La négociation a plus de peps! Cette fois-ci ce sont les travailleurs qui réclament. Ils sont à droite sur la photo avec Illies et Lina. Dès le départ ils fixent une augmentation salariale digne des augmentations de mai 68! Ils demandent 10% d’augmentation en s’appuyant notamment sur les faibles niveaux des salaires horaires des employés de la grille salariale 2013. En face les représentants des employeurs ont des arguments convaincants pour ne pas accepter une hausse aussi importante. Il faut investir et réorganiser un marché de la grande distribution qui est touché de plein fouet par la concurrence agressive du commerce en ligne. Ils rappellent que la période de crise n’est pas propice à des envolés aussi spectaculaire des salaires. Néanmoins face à la résistance des représentants des travailleurs, il s’inclinent avec un accord sur une augmentation de tous les salariés des grandes surfaces de 4%.
En guise de conclusion préliminaire, on constate que plus les exigences sont élevées dans un premier temps et plus les négociations seront favorables à ceux qui osent réclamer.
Un petit jeu de rôle qui nous a permis de comprendre comment se fixent les salaires lors des négociations salariales, dans le cadre notamment des Conventions Collectives qui touchent en France pas moins de 15 millions de salariés (chiffre de 2011).