La France est la championne des cours particuliers. C’est un véritable business puisque un lycéen sur trois y a recours au moins une fois pendant sa scolarité. Les Français ne croient-ils plus à l’école gratuite et au succès pour les plus méritants? En réalité dans ce monde complexe où les emplois qualifiés prennent une place de plus en plus conséquents, le rôle du diplôme devient crucial. La compétition est plus rude, et pour sécuriser ou réduire les incertitudes, beaucoup de parents souhaitent prouver qu’ils ont fait le maximum en proposant aux enfants des cours particuliers. C’est donc devenu un véritable business parfois non déclaré pour de nombreux professeurs ou étudiants qui peuvent ainsi arrondir leurs fins de mois. Mais c’est aussi un marché en expansion pour de nombreuses entreprises qui fournissent des cours particuliers. Ce marché s’est notamment particulièrement développé grâce à l’attrait que représente la déduction d’impôt ou le crédit d’impôt. Faisons le tour des grandes entreprises du secteur en France (par ordre alphabétique)
Acadomia ou plus précisément l’entreprise Domia Group, côté en bourse. Concernant le domaine de l’éducation c’est 110 filiales réparties sur l’ensemble du territoire avec aussi des cours particuliers et des cours groupés. Domia Group c’est rapproché dernièrement de la société d’investissement britannique Metric Capital Partners.
Domicours. Cette société est fondée en 2004 et est une filiale de la coopérative Chèque Déjeuner devenue en 2015, le groupe Up. Via les Comités d’Entreprise, cette société propose aux salariés de fournir à leurs enfants des services d’éducation en bénéficiant d’un crédit d’impôt particulièrement attirant. Aujourd’hui Domicours propose des formations très diversifiées pour jeunes et moins jeunes. Domicours est le prestataire principal qui sous-traite avec des organismes d’assurance pour du soutien scolaire à domicile en cas de maladie longue par exemple. MAE, Mondial assistance ou le groupe MAIF par exemple, sont des clients de Domicours.
Les cours Legendre. Cette entreprise longtemps filiale du groupe assurance Axa a été rachetée il y a peu par Alma Learning Group, qui détient aussi le Cours Hattemer, Cours Sainte-Anne. Par ailleurs ce groupe s’internationalise avec Learnissimo et ICS, lui permettant d’acquérir de nouvelles opportunités grâce à la maîtrise des communications numériques. Les dirigeants de Alma Learning Group sont Jean Schmitt, Pierre Lansonneur et Philippe Sereys de Rothschild.
Kartable. La start-up française installée dans le centre de Paris a été lancée en septembre 2013 par deux anciens étudiants HEC. Elle a levé des fonds pour financer 200 professeurs dont environ une trentaine de responsables plus réguliers. En quelques mois, ils ont proposé des cours toute série confondue de la 6e à la Terminale. Nous sommes ici dans l’hypermarché des cours du collège au lycée. Des rayons pleins de cours qui répondent au programme avec des plus, moyennant finance pour accéder au niveau Premium. Prochaine étape, s’installer sur les réseaux numériques institutionnels avec une plateforme scolaire promis par le gouvernement!
Superprof. Cette start-up française installée également à Paris dans le huitième arrondissement, est dirigée par Wilfried Granier depuis 2011. Au début c’était pour mettre en ligne les annonces gratuites que l’on trouve chez le commerçant du coin mais aujourd’hui c’est une entreprise qui s’internationalise ,d’abord chez les voisins francophones, puis à l’international en rachetant et en s’implantant dans les pays en développement prometteurs comme l’Inde puis après la Chine. Voir l’article lesechos .
A tous ces grands groupes, je préfère la jeune start-up toulousaine SchoolMouv créée par Shannon Picardo, qui lève des fonds via une plateforme de financement participatif toulousaine et bien sûr mon autoentreprise alloprofses spécialisée dans les cours par webcam dans le domaine économique et les SES.
Comme on l’a constaté, il y a de gros moyens en jeu pour attirer les élèves. Le marché de l’éducation, l’e-learning est un marché porteur et prometteur qui attire. On peut le voir comme un atout pour des jeunes qui jusqu’à présent n’avaient pas l’opportunité dans leur milieu d’avoir accès à ce type de soutien. On peut le voir également comme un immense rouleau compresseur qui vient saper les bases de l’éducation publique. C’est donc un nouveau marché en développement qu’il faut réguler.
@Philippe Herry www.alloprofses.fr Mis à jour 10/2018