Nobel d’économie 2018
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En récompensant deux célèbres économistes du Prix Nobel d’économie, la Banque de Suède n’a pas modifié l’histoire qui veut que depuis son attribution en 1969, le prix est toujours décerné à des hommes, avec une seule exception, pour Elinor Ostrom en 2009. La banque de Suède peut donc mieux faire en ce qui concerne la parité des prix décernés en économie! Mais de plus, comme cela est souvent le cas, nos deux têtes récompensées sont des professeurs-chercheurs américains, puisqu’on retrouve Paul Romer à Berkeley puis Stanford, les deux prestigieuses universités californiennes, alors que William Nordhaus exerce son métier à l’université de Yale sur la côte atlantique.
Mais pourquoi sont-ils récompensés? Commençons par Paul Romer.
Ceux parmi vous qui ont connu la Terminale ES, l’ont encore en mémoire! Paul Romer est un des quatre économistes que l’on cite comme référence pour la théorie de la croissance endogène. Petite rappel si tu veux!
La croissance endogène
Croissance cumulative et auto-entretenue
La croissance endogène est une théorie économique qui nait dans les années 1980. On comprend alors que la croissance économique peut s’expliquer par les décisions des agents économiques eux-mêmes. Cette croissance est ainsi cumulative et auto-entretenue par quatre facteurs favorables. On retrouve le progrès technique, les rendements croissants, le capital humain mais aussi les dépenses publiques utilisées à bon escient.
Croissance endogène > croissance exogène
C’est une avancée réelle. Jusque là, le modèle de croissance exogène de Robert Solow, basait la croissance sur trois facteurs. C’était le facteur travail, le capital et un « résidu » qui correspond au progrès technique. Mais les modèles n’expliquait pas l’origine réelle de ces trois facteurs. Avec le premier modèle de croissance endogène, Paul Romer considère en 1986 que les effets d’apprentissage et les connaissances acquises par les travailleurs, génèrent des externalités positives qui provoquent des rendements croissants. Si tu veux en savoir plus, c’est ICI
La Recherche et développement
Dans un deuxième article publié en 1990, il met l’accent sur le poids de la Recherche et Développement, facteur clé de la croissance. En investissant dans le capital humain, les entreprises privées, publiques mais aussi les institutions de recherche permettent une émulation des connaissances. Cela constitue un bien collectif qui se partage et qui est porteur de rendement croissant. Paul Romer montre ainsi que les politiques économiques menées par l’État, sont déterminantes pour expliquer la croissance. En favorisant la recherche, la protection des innovations par des brevets appropriés, l’État incite tous les acteurs économiques à participer à cette économie qui bénéficie à tous.
William Nordhaus, un économiste moins connu
L’économie publique
Il est moins connu par ceux qui sont passés par la Terminale ES. Ce chercheur en économie s’est spécialisé dans l’économie publique. A ce titre, il a constaté que les dépenses publiques obéissent à des cycles économiques qui sont marqués par les élections. En souhaitant se faire réélire, les hommes politiques au pouvoir, vont mettre en place des politiques publiques favorables aux citoyens qui sont également les futurs électeurs.
L’économie suit la politique
L’année des élections sera alors marquée par un gonflement important des dépenses et des déficits publics. Après les élections, il y aura nécessité de plus de rigueur dans la gestion des comptes publics. Les pouvoirs politiques mettront en place des politiques de rigueur. Mais elles auront tendance à contracter la croissance économique. C’est plus récemment, après l’accord de Paris sur le climat, que William Nordhaus constate, avec Paul Romer, qu’il n’existe pas de contrainte assez forte pour inciter les États à réduire les émissions de carbone.
Une écotaxe au niveau mondial
Ils sont alors favorables à une forme d’écotaxe au niveau mondial. cela inciterait les pays à faire des efforts pour réduire leurs émissions polluantes et ainsi payer moins de taxe. William Nordhaus, met en avant le rôle des politiques publiques. Au niveau mondial elles doivent inciter au changement impératif face à la dégradation annoncée de l’environnement et la montée des eaux avec toutes les conséquences catastrophiques que cela va engendrer.
Conclusion
L’année 2017, le prix Nobel d’économie avait été décerné à Richard Thaler, spécialisé dans l’économie comportementale. Il agissait au côté d’Obama dans la mise en place de politiques publiques très incitatives. La Banque de Suède continue à décerner des prix à des économistes qui ne sont pas des libéraux à tous crins. On est satisfait sur ce point ! Mais par contre sur quarante-neuf Nobel en économie, il n’y a qu’une femme. C’est vraiment injuste!
Bonjour. William Nordhaus a tout a fait raison, car il faut investir écologiquement, pour que les terriens ne soient pas en dangers mortels, (cyclones,
inondations, seismes, incendies, montée des océans..).